Faut-il partir au Portugal en camping-car ?
Le Portugal en camping-car reste, en 2025, une aventure qui séduit toujours plus de voyageurs. Il faut dire que le pays concentre tout ce que recherche un road-tripper : une météo clémente, un réseau d’aires de services bien développé, des routes panoramiques et une diversité de paysages qui surprend.
Le printemps et l’automne demeurent les saisons idéales. Les températures oscillent alors entre 18 et 25 °C, les plages sont moins bondées qu’en plein été et les routes beaucoup plus fluides. J’ai eu la chance de parcourir la vallée du Douro en avril : la route N222, qui serpente entre vignes et belvédères, est l’une des plus belles que j’aie empruntées en Europe.
Le pays compte aujourd’hui plus de 250 aires officielles de service pour camping-cars, sans parler des campings et des ASA (Aires de Serviço Autocaravanas) qui autorisent parfois jusqu’à 72 h de stationnement. Une densité qui facilite grandement la logistique, surtout si l’on compare avec certains pays voisins.
« En moins d’une semaine, on passe des falaises battues par l’Atlantique aux oliveraies de l’Alentejo, puis aux ruelles pavées de Coimbra. Peu de destinations offrent une telle variété sur un si petit territoire. »
En résumé : le Portugal s’impose comme un terrain de jeu parfait pour les camping-caristes, à condition de respecter une réglementation qui a beaucoup évolué ces dernières années.
🚐 À savoir en 30 s
- 🌤️Meilleures saisons : avril-juin et septembre-octobre
- 🛣️Routes mythiques : N222 (vallée du Douro), EN125 (Algarve), côte Vicentine
- 📍Aires officielles : plus de 250 recensées en 2025
Règlementation 2025 au Portugal en camping-car
Depuis quelques années, les règles de stationnement et de nuitée en camping-car ont été durcies au Portugal. En 2025, la législation est claire : la fameuse loi des 48 h s’applique désormais partout. Concrètement, il est possible de rester au maximum 48 heures dans une même municipalité, à condition que le véhicule soit homologué IMT (équivalent du contrôle technique portugais pour camping-cars).
Certaines zones restent interdites. Les espaces Natura 2000, les parcs naturels et la majeure partie du littoral sont exclus, sauf emplacements dûment signalés par les municipalités. Les contrevenants s’exposent à des amendes pouvant dépasser 200 €. Un détail que beaucoup de voyageurs ignorent encore : stationner ne signifie pas forcément avoir le droit de “pernoitar” (passer la nuit).
Les textes officiels sont disponibles sur le Diário da República (journal officiel portugais) et sur le site institutionnel Turismo de Portugal. Ce dernier publie régulièrement des mises à jour à destination des camping-caristes, ce qui en fait une ressource précieuse.
« Lors de mon dernier passage dans le sud, un policier m’a rappelé que même sur un grand parking vide, la nuit pouvait être verbalisée si aucune signalisation ne l’autorisait. Mieux vaut donc vérifier deux fois qu’une. »
En pratique, il faut toujours respecter la signalisation municipale. Dans certaines communes, des panneaux rappellent les limites de stationnement pour les camping-cars, parfois assorties de restrictions horaires.
⚠️ Barème amendes (2025)
- 🚫Pernoite hors zone autorisée : 120 à 600 €
- 🅿️Stationnement gênant : 60 à 300 €
- 🌊Littoral et zones Natura 2000 : 200 à 800 €
Péages : comment payer en camping-car au Portugal ?
Rouler au Portugal en camping-car implique de composer avec un système de péages à deux vitesses : d’un côté, les autoroutes classiques avec barrières, et de l’autre, un réseau important d’axes à péage électronique. Ces derniers, appelés SCUT à l’origine, ne disposent d’aucune barrière physique : les portiques enregistrent simplement le passage via la plaque d’immatriculation.
Pour les véhicules étrangers, trois solutions principales existent :
- EasyToll : le plus simple. Il suffit d’enregistrer sa carte bancaire à une borne à l’entrée du pays (frontière, stations-services). Le système associe automatiquement la carte à la plaque du camping-car. L’inscription coûte 0,74 €, valable 30 jours, à quoi s’ajoutent 0,32 € par trajet en frais administratifs.
- TollCard : une carte prépayée disponible en ligne ou dans certains points de vente. Elle fonctionne comme un crédit rechargeable, avec un coût d’activation de 1 € + 0,32 € par passage. Idéal si l’on veut maîtriser son budget à l’avance.
- Via Verde Visitors : un boîtier électronique loué pour la durée du séjour. Plus cher, mais pratique si l’on prévoit beaucoup d’autoroutes. Il permet aussi d’accéder aux voies rapides réservées “Via Verde”, souvent moins encombrées.
« J’avais opté pour EasyToll en arrivant depuis Salamanque. L’inscription s’est faite en deux minutes sur une borne automatique, et j’ai pu rouler sans stress tout le long de la côte. Le débit se faisait directement sur ma carte, sans mauvaise surprise. »
Les péages classiques, eux, se paient au guichet, en espèces ou par carte bancaire. Attention toutefois : certaines gares ne disposent pas toujours d’un opérateur humain, uniquement de bornes automatiques.
👉 Astuce : le site officiel portugaltolls.com propose un simulateur très pratique pour estimer le coût total d’un trajet.
Budget type (2 semaines)
Partir deux semaines en camping-car au Portugal représente un budget raisonnable, surtout si l’on compare avec d’autres destinations d’Europe de l’Ouest. Mais il varie selon la saison, le type de véhicule et le style de voyage (aires gratuites ou campings étoilés).
Voici une estimation pour 2 adultes + 2 enfants, camping-car ≤ 3,5 t :
| Poste de dépense | Fourchette basse | Fourchette haute | Astuces économies |
|---|---|---|---|
| Carburant (env. 2 000 km) | 300 € | 450 € | Privilégier les stations hors autoroute |
| Péages | 80 € | 180 € | Utiliser les ex-SCUT gratuites, routes nationales |
| Aires / campings | 120 € | 400 € | Alterner aires municipales gratuites et campings |
| Nourriture | 250 € | 450 € | Cuisiner à bord, marchés locaux |
| Visites / activités | 150 € | 300 € | Pass familiaux, musées gratuits le dimanche |
| Divers (gaz, SIM, parking) | 50 € | 100 € | Recharger le gaz en propane local |
Total estimé : entre 900 € et 1 880 € pour 14 jours.
« En famille, on avait dépensé environ 1 200 € sur deux semaines, sans se priver des visites à Porto et Lisbonne. Le poste péage, surtout en Algarve, nous a surpris : mieux vaut l’anticiper grâce au simulateur IP. »
👉 Conseil malin : alterner les aires gratuites (Park4night en regorge) et un ou deux campings plus confortables pour vidanges, lessive et repos complet.
Où dormir ? Aires, campings & carte pratique
C’est souvent la première question que l’on se pose en préparant un voyage au Portugal en camping-car : où passer la nuit, sans se mettre en infraction et sans se ruiner ? La bonne nouvelle, c’est que le pays a multiplié les infrastructures ces dernières années.
On distingue trois grands types d’hébergements pour camping-caristes :
- Les aires municipales : souvent gratuites ou à prix symbolique (2 à 5 €). Elles permettent de stationner 48 h, parfois 72 h, avec services basiques (eau, vidanges).
- Les ASA/ESA (Aires de Serviço Autocaravanas / Estações de Serviço Autocaravanas) : infrastructures publiques ou semi-publiques, offrant vidange, eau et électricité. Certaines autorisent jusqu’à 72 h.
- Les réseaux privés et campings : en Algarve comme dans le Douro, beaucoup de campings accueillent les camping-cars avec des forfaits adaptés. Comptez entre 15 et 35 € la nuit selon la saison et le standing.
« Lors d’un périple dans l’Alentejo, j’avais découvert une petite aire municipale avec vue sur les oliveraies. Nous étions trois camping-cars, ambiance conviviale et services gratuits. Un vrai bon plan que seuls les voyageurs avertis connaissent. »
Pour s’orienter, plusieurs ressources fiables existent. Les applications communautaires comme Park4night ou Tripstop recensent des milliers de spots, testés et notés par les voyageurs. Vous trouvez ma carte personnelle interactive ci-dessous :
Itinéraires Camping-Car au Portugal
Le Portugal n’est pas grand, mais il regorge de sites incontournables. Pour éviter de perdre du temps à tracer un parcours, voici deux itinéraires clés que j’ai pu tester et qui fonctionnent parfaitement.
10 jours Nord → Centre
- Porto : flâner sur les quais de la Ribeira, visite des caves de Vila Nova de Gaia.
- Vallée du Douro : route N222, paysages à couper le souffle.
- Aveiro : surnommée la “Venise portugaise”.
- Coimbra : vieille université et ambiance étudiante.
- Nazaré : haut-lieu du surf et des vagues géantes.
- Óbidos : village médiéval fortifié.
- Lisbonne : Belem, Alfama, tram 28.
Spots de nuit suggérés : aire municipale de Peso da Régua (Douro), aire d’Óbidos, camping Lisbonne proche du métro.
14 jours Sud & Ouest
- Lisbonne : départ conseillé après 2 nuits.
- Alentejo : plages sauvages de Comporta, villages blancs de Monsaraz.
- Costa Vicentina : falaises spectaculaires, parfaites pour dormir en ASA légales.
- Algarve : Sagres, Lagos, Praia da Marinha, Tavira.
Rythme recommandé : 1 à 2 nuits par étape, pour profiter des spots sans courir.
« J’avais suivi cet itinéraire en famille. Le contraste entre la côte sauvage de l’Alentejo et les plages animées de l’Algarve a marqué tout le monde. On avait l’impression de découvrir deux pays en un. »
Guide du Routard Portugal 2025/26
Ce Guide du Routard Portugal 2025/26 est l’allié idéal des voyageurs en camping-car. Il propose des itinéraires adaptés, des bons plans stationnement et des adresses authentiques pour profiter pleinement de vos étapes au Portugal.
📘 Voir le guide sur AmazonConduite & sécurité au Portugal en camping-car
Conduire un camping-car au Portugal n’est pas particulièrement compliqué, mais certaines règles locales méritent d’être connues avant de prendre le volant.
Vitesses et règles de base
Pour un camping-car de moins de 3,5 tonnes :
- Autoroute : 120 km/h maximum
- Voie rapide (IC/N) : 100 km/h
- Routes secondaires : 90 km/h
- Agglomération : 50 km/h
Les contrôles sont fréquents, surtout sur autoroute. Les amendes sont immédiates et parfois salées.
Alcoolémie
La limite est fixée à 0,5 g/l, mais elle descend à 0,2 g/l pour les conducteurs novices (moins de 3 ans de permis) et les professionnels. Autant dire qu’un seul verre de vinho verde peut suffire à dépasser la tolérance pour un conducteur peu expérimenté.
Sécurité et équipement obligatoire
Comme en France, il faut avoir un triangle de signalisation et un gilet fluorescent dans le véhicule. Les ceintures sont obligatoires à toutes les places assises. L’usage du téléphone tenu en main est strictement interdit (même à l’arrêt).
Pour voyager serein, mieux vaut aussi équiper son véhicule avec un antivol camping-car adapté : un petit investissement qui peut éviter bien des mauvaises surprises.
Zones à faibles émissions (LEZ)
Lisbonne a instauré des Zones d’émissions réduites (ZER), notamment dans son centre. Les camping-cars anciens (normes Euro 3 et inférieures) peuvent se voir interdire l’accès. Dans la pratique, mieux vaut éviter de s’aventurer avec un gros véhicule dans le centre-ville, tant pour la circulation que pour le stationnement quasi impossible. Le métro reste la meilleure option.
« J’avais tenté une entrée dans Lisbonne avec mon camping-car, une erreur. Entre la circulation dense, les rues étroites et les interdictions, j’ai fini par faire demi-tour. Depuis, je conseille toujours de dormir en périphérie et d’utiliser les transports. »
Radars et contrôles
Les radars automatiques se multiplient, et la police n’hésite pas à effectuer des contrôles de vitesse mobiles. La prudence est donc de mise, d’autant plus que les amendes sont souvent exigées sur place pour les véhicules étrangers.
Louer un camping-car au Portugal (guide express)
Pas envie de descendre avec votre propre véhicule ? La location sur place reste une excellente alternative, surtout pour un road trip de 10 à 15 jours.
Prix et conditions
- Basse saison (novembre-mars) : à partir de 70 €/jour pour un van aménagé.
- Moyenne saison (avril-juin, septembre-octobre) : 90 à 120 €/jour.
- Haute saison (été) : souvent plus de 150 €/jour.
Un permis B suffit pour les véhicules ≤ 3,5 t. Les loueurs exigent généralement une caution de 1 000 à 2 000 € et proposent des assurances complémentaires (bris de glace, assistance étendue).
Loueurs & plateformes
- Yescapa : location entre particuliers, choix varié.
- Roadsurfer : vans modernes, forfaits “all inclusive”.
- IndieCampers : acteur majeur portugais, flotte importante et présence dans les aéroports.
Pratique
- Check-in / check-out : prévoir un état des lieux complet (pneus, gaz, accessoires).
- Aéroports : Porto, Lisbonne et Faro disposent de relais pratiques pour prendre ou déposer le véhicule dès l’arrivée.
« Pour un séjour en Algarve, j’avais choisi IndieCampers à Faro. Le véhicule était neuf, équipé d’un frigo et d’un panneau solaire. Le confort parfait pour un road trip d’une semaine en bord d’océan. »
Questions fréquentes sur le Portugal en camping-car (PAA)
Le printemps (avril-juin) et l’automne (septembre-octobre) offrent les meilleures conditions : climat doux, routes plus fluides et prix plus bas.
Oui, mais il faut respecter la signalisation municipale. Les parkings urbains sont souvent étroits ; mieux vaut privilégier les aires officielles ou les campings en périphérie.
Non, si le véhicule fait moins de 3,5 tonnes et 3 mètres de hauteur, il est classé en catégorie 2, comme une voiture avec remorque. Au-delà, les tarifs grimpent (catégorie 3).
Des aires municipales sont disponibles partout dans le pays. Les applis comme Park4night ou Tripstop recensent les spots gratuits ou très bon marché.
Pour un premier road trip, un parcours Lisbonne → Alentejo → Algarve permet de découvrir plages, villages et falaises. Ceux qui préfèrent la verdure opteront pour Porto → Douro → Coimbra.
Conclusion
Voyager au Portugal en camping-car en 2025 reste une expérience unique, à condition de bien préparer son séjour. Entre la réglementation des 48 h, le système de péages électroniques, la densité d’aires et la diversité des paysages, le pays offre tous les ingrédients pour un road trip réussi.
De la vallée du Douro aux falaises de l’Algarve, en passant par les villages blancs de l’Alentejo, chaque région propose son lot de découvertes. Certes, quelques contraintes existent – signalisation municipale, zones protégées, coût des péages – mais elles sont largement compensées par la liberté qu’offre un voyage itinérant.
« Ce qui frappe au Portugal, ce n’est pas seulement la beauté des paysages, mais la facilité avec laquelle on passe d’une ambiance à l’autre. En dix jours, on a l’impression d’avoir traversé plusieurs pays. »
Alors, que vous choisissiez de descendre avec votre propre véhicule ou de louer sur place, n’attendez plus : le Portugal n’a jamais été aussi prêt à accueillir les camping-caristes. Préparez votre itinéraire, anticipez votre budget, et laissez-vous porter par la route.
👉 Et si vous cherchez l’inspiration pour vos prochains voyages en France, notre guide sur le camping-car à Noirmoutier propose un itinéraire tout aussi dépaysant.
